En classe prépa, un des premiers cours de biologie cellulaire portait sur l’eau comme constituant organique, toutes ses formes, toutes ses liaisons…puis le programme avançait et ce cours fondamental se faisait oublier. On ne parlait plus que des réactions biochimiques entre telles et telles molécules, les récepteurs, les messagers, les protons etc…mais l’eau avait disparu. Il était devenu tellement évident que tout cela se passait en solution aqueuse que la question du rôle de l’eau ne se posait pas. C’était un solvant, un point c’est tout, pas un cours de physique pour détailler les subtilités énergétiques et les comportements de la molécule d’eau alors qu’elles sont 90 % de celles des êtres vivants, voire plus. Bizarre !
Car enfin comment peut-on espérer comprendre la biologie en ignorant les propriétés fabuleuses du constituant ultra-majoritaire de chaque cellule ? Autant demander à un garagiste de réparer sa voiture sans s’occuper de son moteur…Toujours est-il que comme tous les médecins, les vétérinaires, les pharmaciens, j’ai exercé en négligeant l’eau, sauf bien sûr lorsqu’il s’agissait d’estimer la déshydratation d’un sujet et ce qu’il fallait pour la corriger. Mais là encore en étudiant les ions à apporter plus que l’eau elle-même.
Puis au gré de mes formations en homéopathie, puis en chimie, en physique, en biologie cellulaire de nouveau…je suis tombé sur un enseignement de physique quantique appliquée à la biologie et son pendant : l’eau dans la cellule. C’est du costaud, il faut aimer çà, mais la qualité du cours et le professeur sont remarquables : il s’appelle Marc Henry, enseignant-chercheur en chimie à l’université de Strasbourg. Je le conseille à tous ceux qui peuvent passer une semaine entière à suivre ses cours ; si ce n’est pas le cas, il a aussi une chaîne sur youtube où vous pouvez le suivre.
Pour en venir au fait scientifique, il est essentiel de bien vouloir intégrer que l’eau est un vecteur d’information comme nul autre. Sa structure, ses qualités thermodynamiques (désolé du grand mot) en font le substrat idéal de la complexité de la vie. La physique moderne, et très probablement tous les développements liés à la découverte du boson de Higgs, ne place pas à un rôle moindre que les interactions particulaires les échanges d’information, car la matière est faite de vide, c’en est même la plus grande part, ce vide est pétri de fluctuations influencées par les flux d’information.
Ces choses-là semblent très éloignées de la biologie car on imagine que les domaines de cette physique ne touchent que l’univers ou les particules élémentaires, et que l’entre deux, notre monde, est régi par des lois bien déterminées. Mais non, nous sommes des paquets d’ondes quantiques, comme toute matière et la cellule vivante, de la taille du micron, ne contient pas assez d’atomes pour échapper à un modèle relativiste. Evidemment, cela ne simplifie pas le travail des biologistes, ni de tous les thérapeutes mais poursuivre une médecine trop déterminable et simplifiée ne peut pas offrir des perspectives satisfaisantes.
L’étude approfondie de l’eau montre que nul autre fluide n’est aussi approprié pour fabriquer des solutions aussi complexes. D’abord, elle a une prodigieuse faculté de « solvatation » comme on dit en chimie, c’est-à-dire de venir entourer les molécules organiques de nombreuses couches de molécules d’eau. Il faut bien savoir que l’eau dans la cellule n’est pas liquide, elle est comme un gel, elle a une structure dite semi-cristalline. Elle a cette propriété de pouvoir former des réseaux de molécules avec différents modèles d’assemblage, qui sont à la fois stables, dans leur structure, mais labiles, dans le sens où pas une molécule n’est attachée aux autres, ni figée car les liaisons entre molécules sont faibles et fugaces. Evidemment, je parle ici de l’eau liquide à 35-40°c, pas de la glace, là c’est la mort…plus rien ne bouge ni ne circule. L’eau semi-cristalline est à la fois suffisamment fluide et organisée pour lui conférer une force chimique élevée, c’est-à-dire la plus grande capacité à réagir avec les molécules présentes et aussi celle à emmagasiner le plus d’information. Ainsi par exemple les ions de très petite taille, comme les protons, vont y circuler extrêmement rapidement, bien au-delà de ce qui est théoriquement calculable, encore un beau mystère de l’eau…que la mécanique quantique nous explique par l’intrication, une des étranges facultés de la matière.
C’est l’unisson local des fluctuations quantiques de ces molécules associées avec fragilité qui crée des « domaines de cohérence entropique », comme des lignes de transport de l’information où finalement des réactions chimiques peuvent se produire beaucoup plus vite que dans un réacteur de laboratoire. C’est toute la puissance du vivant qui s’exprime ici, ce qui fait que la photosynthèse connaît un rendement presque parfait, à faire rêver tous les ingénieurs, que les réactions enzymatiques se font avec des quantités de réactifs extrêmement faibles, que par exemple les passages au travers de la membrane cellulaire se font à des vitesses vertigineuses lorsqu’on se rapporte à la taille d’un ion ou de quelques électrons etc…le vivant ne fonctionne pas sur le modèle du laboratoire de chimie !
A partir de ces notions, point n’est besoin d’aller chercher des choses invraisemblables pour expliquer le fonctionnement des approches informatives de la médecine, comme l’homéopathie ou certaines luminothérapies à très faibles intensité, ou le pouvoir de la pensée…une information bien « ordonnée », compréhensible mathématiquement comme un champ de vecteurs, et répétée suffisamment a une influence biologique apte à lancer des processus enzymatiques. C’est tout ce qu’on met en lumière actuellement grâce à l’épigénétique.
Pour finir, un mot sur le Silicium, connu en électronique comme le semi-conducteur des circuits imprimés, il est aussi une aide précieuse à une meilleure circulation d’informations dans l’organisme. C’est comme si les membranes cellulaires étaient de grands tableaux de commutateurs, et les mouvements cellulaires organisés comme des circuits imprimés, structurés grâce au silicium. Les homéopathes connaissent le rôle « structurant » de la souche Silicea, qui aide à réguler l’activité de certains globules blancs trop mobiles, et aussi à restructurer des tempéraments trop instables etc. En quelque sorte il semble que ce soit la même chose, le silicium aide certainement à stabiliser et étendre les domaines de cohérence de l’eau cellulaire et interstitielle.
N’oublions pas l’eau, et nous thérapeutes et biologistes, n’en faisons pas le parent pauvre de vos études puis ensuite de nos pratiques. L’eau ne mérite rien d’autre que la première place dans toutes nos approches. Le Dr Hahnnemann ne connaissait pas la physique de Boltzmann, Einstein ou Pauli, mais il avait vu juste. Et maintenant grâce à ces grands chercheurs, nous ne pouvons plus l’ignorer, elle nous donne toutes les explications.
Dr N. Baudin-J., 09.04.2018
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